La cérémonie commémorative du 11 novembre 1918 qui s’est tenue ce samedi 11 novembre 2023 à Plobsheim a eu lieu à 10h en présence de :
– de Laurence Muller-Bronn, sénatrice du Bas-Rhin
– de la brigade de gendarmerie de Fegersheim
– des Sapeurs-Pompiers de Plobsheim
– des élus d’Altenheim-Neuried
– des musiciens plobsheimois et de l’harmonie de Boofzheim
– des élus du conseil municipal des enfants
– des élus du conseil municipal
Une cérémonie riche en symboles et ouverte sur l’Europe, marquée notamment par le dépôt d’une gerbe par MM. Jochen Strosack, Ortsvorsteher d’Altenheim et Peter Heuken, Erster Stellvertreter Neuried.
Vous trouverez ci-dessous le discours de Mme le maire :
” Ce 11 novembre 2023 est une journée de mémoire : nous nous retrouvons devant le monument aux morts de notre commune afin de commémorer le jour de l’armistice de 1918, il y a 105 ans.
Je suis particulièrement honorée d’accueillir aujourd’hui pour cette commémoration :
- Mme Laurence Muller-Bronn, Sénatrice du Bas-Rhin,
Et je salue :
- Mesdames et Messieurs les représentants des forces de l’ordre,
- Mesdames et Messieurs les élus de la commune de Plobsheim,
- Mesdames et Messieurs les élus de notre commune jumelle d’Altenheim-Neuried,
- Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations,
- Les élus du Conseil Municipal des Enfants,
- chers concitoyens,
J’aimerais débuter cette cérémonie par un hommage à Monsieur René Martin, Ancien Combattant d’Algérie et délégué de Plobsheim au sein de la délégation de Geispolsheim et environs du Souvenir Français, qui nous a quittés le 30 juillet dernier, après avoir passé de nombreuses années au service de l’entretien du devoir de mémoire et à nos côtés lors des cérémonies officielles.
Le 11 novembre 1918 à 5h15, dans un wagon stationné dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne, les représentants de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne signaient l’Armistice ; à 11h00 entrait en vigueur le cessez-le-feu, mettant provisoirement fin aux combats. La guerre ne sera officiellement terminée que par la signature du traité de Versailles, le 28 juin 1919.
Guerre meurtrière autant que fratricide, la Première Guerre mondiale se finit dans le deuil. On songe au bilan humain de celle-ci : le conflit provoque plus de 9 millions de morts et disparus et plus de 21 millions de blessés.
La loi du 24 octobre 1922 fixe au 11 novembre la commémoration de la victoire et de la paix. Depuis la loi du 28 février 2012, il est rendu hommage ce même jour à tous les “morts pour la France”. C’est dans ce cadre que je vous donne habituellement lecture du message du ministre des Armées et du secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants et à la Mémoire.
Mais aujourd’hui, dans un souci d’unité et de respect de notre mémoire collective, je préfère rappeler la spécificité de l’histoire de l’Alsace durant la Première guerre mondiale. Une réalité mal connue, qui fait pourtant partie intégrante de l’histoire de notre région, et qu’en ce jour de recueillement, il est également important de commémorer.
Car souvenons-nous qu’en 1914, cela fait 43 ans que les habitants d’Alsace-Moselle, essentiellement germanophones, vivent au sein de l’empire allemand.
Et souvenons-nous qu’en 1914, lors du déclenchement de la Grande Guerre, c’est naturellement que les fils d’Alsace-Moselle combattent dans les rangs de l’armée allemande. Ils sont 380 000 pour une population de 2 millions d’habitants à combattre pour leur patrie d’alors, l’Allemagne. Moins de 20 000 Alsaciens-Mosellans combattent sous l’uniforme français.
La plupart de ceux dont sont gravés les noms sur nos monuments, en mémoire de 14-18, ne sont pas donc morts pour la France, mais pour l’Empire allemand, au sein duquel ils étaient nés et dont ils portaient l’uniforme. C’est précisément pour cette raison que le monument devant lequel nous nous recueillons ne mentionne pas, comme ailleurs, « Morts pour la France », mais bien « A nos morts ».
Ayons aujourd’hui une pensée pour ces soldats victimes de l’histoire et la folie des nations.
Ayons aussi une pensée pour les Alsaciens-Mosellans qui ont combattu sous l’uniforme français.
En Alsace, dans notre région à l’histoire si chahutée, la 1ère Guerre mondiale aura été source de souffrance et de peine sur de multiples fronts, dont il convient de se souvenir.
En ce 11 novembre, devenu aujourd’hui une date de rassemblement de tous les Français, n’oublions jamais les morts et les blessés des générations qui nous ont précédés, n’oublions jamais la souffrance silencieuse des populations.
Nous avons des devoirs à leur égard, alors portons lucidement leur héritage, car c’est en honorant leur sacrifice que se construit l’avenir de nos peuples.
Un avenir qui se construit aujourd’hui au sein de l’Union Européenne, dont le rôle est avant tout d’assurer le maintien de la paix en Europe et de favoriser le progrès économique et social.
Et je me réjouis que nous puissions aujourd’hui partager cette commémoration avec nos collègues élus d’Altenheim-Neuried : un symbole fort, qui s’inscrit pleinement dans les objectifs du jumelage que nous avons signé il y a un peu plus d’une année maintenant. Ce jumelage a notamment vocation d’exemple pour l’amitié, la meilleure compréhension entre les peuples et le développement de la citoyenneté européenne.
Nous marquons ainsi, ensemble, notre fidélité aux valeurs humanistes qui caractérisent notre bassin rhénan, nous témoignons ainsi de notre culture, diverse, ouverte et porteuse d’un message de paix entre les peuples, au cœur de l’Europe.
Nous sommes les garants de la transmission des leçons universelles de notre Histoire et du devoir de réconciliation.”
